Crélan victime d’une fraude de 70 millions EUR par ingénierie sociale?

Le 19 janvier 2016 la presse belge a révélé que la banque belge Crélan aurait été victime d’une fraude à hauteur de 70 millions d’Euro. Bien que le journal l’Echo ne donne pas énormément de detail sur le sujet, De Morgen cite des sources qui mentionnent une fraude utilisant de l’ingéniérie sociale via des emails. Il semblerait que les fraudeurs auraient envoyés des emails qui proviendraient prétendument du CEO de la banque, demandant à certains employés d’effectuer des virements aux montants importants vers des comptes externes à la banque.

Ce genre d’attaque est relativement simple et peu coûteuse à mettre en oeuvre et ne peut réussir que si une série de conditions sont rencontrées:

  • Au niveau de la gouvernance et des processus, une faille dans les processus de contrôle interne qui permet à une seule personne d’effectuer des virements sans avoir une validation formelle préalable;
  • Au niveau technique, un système qui permet de recevoir de l’extérieur des emails qui peuvent sembler provenir de l’intérieur de l’entreprise, et encore plus de son CEO;
  • Au niveau humain, un manqué de sensibilisation et de formation aux techniques d’ingéniérie sociale qui permet d’abuser de la bonne volonté et de la crédulité du personnel de la banque.

Comme d’habiture, on retrouve la trilogie Personnes-Processus-Technologie dans les risques identifies. Cela nous rappelle une fois de plus la nécessité d’une approche « holistique » de la sécurité tenant compte de tous les facteurs de risques et surtout de la partie trop souvent négligée qui est le facteur humain. N’oublions jamais que les processus ne sont efficaces que si les personnes qui les opèrent les suivent correctement. De même pour la technologie qui est toujours configurée et gérée par des êtres humains qui peuvent être facilement manipulés, voire même menacés.

Trop souvent la sécurité de l’information est vue comme une problématique technique alors qu’il s’agit réellement d’une problématique profondément intriquée dans les processus de l’entreprise et dans ses forces vives.